Cours N°1: Histoire de l'Indicamétrie

Les sciences humaines, ou sciences de l’homme, sont un ensemble de sciences, en nombre indéfini, ayant un rapport direct ou indirect avec l’homme. Les sciences humaines regroupent toutes les disciplines qui touchent la culture de l’être humain et toutes ses réalisations. Les sciences ont, de façon générale pour objet de dégager des généralités récurrentes, de définir des concepts. Les lois et les systèmes commencent toujours par la reconnaissance des rapports préexistants pour s’en écarter insidieusement et poser des absolus a priori, ce que Kuhn appelle des « paradigmes ».

Une vision mécaniste, causaliste, de l’environnement, semblait hier encore tout à fait concevable pour tous les domaines, mais elle ne l’est plus de nos jours. Un consensus s’est dégagé pour introduire une science expérimentale qui tout en s’intéressant aux phénomènes qui touchent à l’humain (psychologie, perception, cognition…) ou aux groupes d’hommes (sociologie, histoire, géographie, etc.) n’utiliserait que des paramètres qu’on ne saurait déduire d’un ensemble de phénomènes. Les sciences humaines se sont dégagées pour prudemment, défricher le terrain de l’imperceptible, de l’immesurable, en se contentant de faire référence à la connaissance du moment.

Il est difficile de dégager des caractéristiques communes à toutes les sciences humaines et à elles seules ; par conséquent, on peut légitimement se demander si l’étiquette de science humaine désigne bien quelque chose de positif, ou s’il s’agit simplement d’une étiquette commode pour faciliter la classification des sciences.

Aux efforts des psychos physiciens pour traduire l’accumulation quantitative par une modification qualitative de notre connaissance, se sont opposés des philosophes critiques à l’égard du déterminisme de la conscience. Par la suite, les théories psychanalytiques ont révélé l’inconscient, et permis la découverte de fait observables, susceptibles de contredire certaines conceptions réductrices (notamment les théories psycho-physiologistes qui attribuaient à notre cerveau des fonctions localisées reliant certaines données conscientes à des régions précises de l’aire corticale).

De la physique a la psychologie, de la science a l’art, de la prospective a l’histoire, tous les domaines ou le projet humain doit se concrétiser sont ainsi marqués du sceau de l’aléa, du flou de la connaissance des choses humaines du chaos de la pensée, bref d’une valeur inopérante pour la déduction et qui pourtant joue un rôle des plus importants de la dimension cognitive de l’homme.

On découvre alors qu’il existe une sorte de réalité « Indépendant », c'est-à-dire qui ne peut être appréhendée en l’état actuel de nos outils d’observation sensibles et conceptuels. Cette « méta- réalité » n’appartient pas au domaine étudié par la science, et bien, qu’influant notre quotidien, elle ne s’aura jamais se rendre perceptible. On élabora ainsi plusieurs théories cognitives pour déchiffrer et balayer l’espace qui va du perçu a l’intelligible au connaissable.
Comment passe-t-on du phénomène a l’objet?
De l’observation a la déduction de lois générales ?
Si la connaissance interroge les phénomènes, elle interroge peut-être et surtout, à travers eux, notre vision du monde. C'est-à-dire les relations entre un « sujet » et un « objet ». Les sciences humaines mesurent donc la dimension de l’esprit humain et prennent le pas sur les réflexions auparavant dévolues à la philosophie.
Pr Moustapha Diabaté, Cours magistral sur  l'histoire de l'indicamétrique